Bonjour à tous, et BONNE ANNEE 2010
Nous espérons que les fêtes se sont bien passées pour tous.
Voici un cadeau pour les membres du Forum Invincible de la part de Lamarmotte et moi même : en avant-première une planche BD et un extrait tiré d'un chapitre bonus "Noël au ranch du Bouleau Blanc"
Thanks à Lamarmotte pour sa planche en couleur, réalisée spécialement pour nous Cette scène a lieu en décembre, plusieurs mois après qu’Actarus et Phénicia aient quitté la
Terre. Le contact entre Euphor et la Terre n’ayant pu être établi, les deux parties sont restées sans nouvelles pendant longtemps. Le soir de Noël, Alcor aidé du professeur Procyon force la main du destin et fait un cadeau monumental à Vénusia. […….]
Cette soirée était tout ce dont nous avions besoin après le départ de nos deux êtres chers... Pourquoi n’en n’avions nous pas organisé une plus tôt ? Le bon appétit d’Alcor faisait plaisir à voir, tout comme l’entrain de mon petit frère. Cela nous faisait du bien de nous retrouver enfin, c'était de douces retrouvailles, même si nous n'étions pas au complet sans Phénicia et Actarus.
Alcor avait un petit air heureux et détendu. Il m’avait l’air d’un enfant content d’être au soir de Noël. Nous n’avons fait qu’une bouchée de la bûche vanillée achetée par le professeur Procyon
Nous prenions une tisane d’hibiscus au salon, quand Mizar commença à s’impatienter.
- Vénusia, il est tard, presque minuit dis donc ! Et nos cadeaux ? Quand les ouvrons-nous ?
- Eh bien ! Il a raison ! Voyons ce que le Père Noël nous a apporté cette année. S’écria Rigel
- Hmnnn……. Murmura Alcor en regardant le professeur Procyon.
Je surpris le regard entre les deux hommes, et je m’en étonnai. Alcor paraissait bien mystérieux, Procyon souriait d’aise, comme quelqu’un qui prépare quelque chose de précis. Alcor se leva de table et les mains dans les poches il dit :
- Allons, ouvrons donc nos cadeaux. Vénusia ! Le Père Noël t’a-t-il donné quelque chose pour moi ?
- Oh oui ! Tiens, voilà !
Je m’étais dirigée vers le sapin et tendis à Alcor un petit paquet enveloppé dans de la soie grise. Notre pilote sourit, et s’empara du présent. Il l’ouvrit sans ménagement, impatient, et sourit avec tendresse
quand il découvrit un cadre en argent dans lequel trônait la photo de quatre jeunes gens en tenue de combat, postés devant le Centre. C’était une photo de la patrouille des Aigles. Actarus était dans sa tenue de prince d’Euhor, sans casque, cheveux au vent, il souriait, près de lui, moi même, le teint rose,
souriante. Phénicia faisait un clin d’œil, la main sur le bras d’Alcor qui prenait la pose. Tous les quatre nous étions heureux, souriants. Alcor caressa du doigt Phénicia sur la photo.
Ma chère Phénicia, comme tu me manques.Mizar ouvrit fébrilement son paquet et poussa un petit cri de joie
- waouh !
Le professeur Procyon, Alcor et papa s’étaient cotisés et lui avaient offert tout un appareillage de lunette sur pied pour observer les étoiles dans le ciel: un télescope. Le petit garçon sautait littéralement de joie. Quant à papa, il ouvrit son paquet et découvrit avec plaisir un chapeau en cuir blanc et une cravache flambant neuve.
Ce fut ensuite au tour de Mizar de présenter fièrement le cadeau au professeur Procyon. Ce dernier fut ému en le recevant. Il ouvrit son paquet et son visage s’éclaira d’un grand sourire quand il vit une nouvelle blouse de travail. Celle-ci était très spéciale puisque sur la poche avant gauche, était cousue une broderie représentant le ranch et l’inscription « Le ranch du Bouleau Blanc ».
- Merci fit-il simplement, mais l'oeil humide
- Comme ça, nous ne serons pas bien loin de votre cœur, puisque vous ne venez plus nous voir aussi souvent. Dit Rigel
Restait l’énorme paquet qui faisait battre mon cœur. Je n’osais m’en approcher, je me méfiais encore d’Alcor et de ses farces. Qu’avait-il manigancé cette fois ?
Il me regardait avec un insolent sourire, il me fit un clin d’œil, ce qui acheva de m’exaspérer. Je le regardais avec insistance.
- Voyons, Alcor, qu’est-ce que c’est que cette mascarade ?
- Ce n’est pas une mascarade Vénusia, c’est ton cadeau. Et cela me ferait très plaisir que tu le découvres ! Allons, ne fais pas ta timide. Ouvre !
- Mais ouvre donc ma fille ! s’impatientait mon père.
Je levai les yeux au ciel, et jetai un coup d’œil au professeur Procyon, il me fit un signe de la tête, cela me rassura.
- Eh bien, merci pour ce cadeau exceptionnel ;Mizar, aide-moi. Dis-je en déchirant le papier.
- Hum, c’est ton cadeau, mais nous allons tous en profiter … murmura Alcor
Je restai abasourdie ! C’était une espèce d’écran géant, une énorme télé toute noire, à l’arrière, une myriade de fils pendait, Alcor s’affairait déjà pour brancher tout le dispositif vers nos prises.
- Wouah ! Vénusia ! C’est mieux qu’un rétro-projecteur !s’écria mon frère.
- Ce n’est pas une télévision ordinaire petit sot !Répliqua papa
J’avais reculé sous l’effet de la surprise…Je commençai à saisir. Je demeurai bouche bée, ne sachant que dire. Je portais alors les mains à mes lèvres, comme pour réprimer les larmes et le cri qui menaçaient.
Alcor fit deux entrechats vers moi, le sourire et le regard éclatants. Il attrapa mon visage entre ses deux mains, et me dit dans un souffle :
- Vénusia ! Voilà mon cadeau de Noël : nous allons les voir ! Enfin, tout est au point, on va passer un contact avec Euphor. C'était à cela que j'étais affairé pendant tout ce temps. Je suis désolé de vous avoir délaissé. Mais, fini ces silences, on va les contacter !
- Alcor ! Oh ! C’est …. C’est……. Merci,merci…….
- Allez, sèche tes larmes, que dirait Actarus en te voyant ainsi?
Le professeur Procyon manipulait déjà l’appareil, l’écran s’anima pendant qu’Alcor parlait au micro relié à l'écran.
- Ici le ranch du Bouleau Blanc, établissons contact avec la planète Euphor. Répondez.
Des grésillements se firent entendre, l’écran était en train de se mettre en route. Mon estomac était tout retourné, j’étais tendue, émue, tant de sentiments contradictoires m'assaillaient. Revoir Actarus et Phénicia, c’était presque trop beau pour être vrai. Mon père et Mizar trépignaient d’impatience. Cependant, ils n’osaient rien dire, se contentant de se pencher par-dessus l’épaule d’Alcor. Ce dernier triturait plusieurs boutons lumineux tout en marmonnant des petits phrases de ci de là…
Soudain, nous entendîmes, venant de l’écran, une voix bien détachée :
- Votre Altesse ! Des gens essayent d’entrer en contact avec nous ! Des terriens ! Le signal vient de .... OH !
L’écran devint net tout à coup, et nous vîmes un jeune homme, un euphorien sans doute, qui nous observait avec curiosité à travers l’écran.
- Faites appeler mon frère ! Vite !
Nous restâmes abasourdis, sous le choc ! C’était la voix de Phénicia, claire et bien réelle qui nous parvenait. Et la magie s’opéra, elle apparut devant l’écran à son tour.
- Oh ! s’écria-t-elle
Elle eut presque la même réaction que moi, elle porta ses mains vers ses lèvres.
- Phénicia ! s’écria Alcor en avançant vers l’appareil, une main tendue vers elle.
- Alcor, Alcor !
Des perles luisaient au bord de ses yeux, elle était émue, Alcor la regardait si intensément. Il la dévorait littéralement des yeux.
C’est étrange, elle était à la fois la même, et paradoxalement, elle était tellement différente. C’était sa tenue ! Elle avait une longue tunique argentée, faite dans un tissu si soyeux, si beau. Ses cheveux étaient relevés, elle avait une simple tiare en or gris posée comme un serre-tête. Elle était divinement belle. Nous arrivions tous à palper l’émotion qui passait entre Alcor et elle. Elle faisait très jeune femme. Une princesse, voilà le bon mot pour la décrire.
- Vénusia ! Rigel ! Mizar ! Professeur ! Comme je suis heureuse de vous voir enfin…. Cela fait si
longtemps !
- A qui le dis-tu ma petite ! S’écria mon père qui nous bousculait pour venir se poster devant l'écran.
- Vénusia, comme tu es jolie, comment vas-tu ?s’enquit mon amie
- Très bien Phénicia, Alcor nous a fait ce cadeau extraordinaire : pouvoir vous voir ce soir. C’est le plus beau cadeau ! Mais toi Phénicia, je suis émerveillée devant ta beauté. Tu n’as plus rien à voir avec la petite jeune fille d’il y a quelques temps.
- Oh ! ma chère sœur, si tu savais, comme ce temps-là me manque. C’est juste qu’ici, tu sais, je ne suis plus Phénicia, je suis la princesse d’Euphor.
- Bien sûr, tu es soumise au protocole.
Alcor toussota, comme pour me faire savoir qu’il était là lui aussi, et que, certainement il voulait parler encore à Phénicia. Aussi, reculai-je un peu pour le laisser face à son amie. Leurs retrouvailles et leurs
bavardages faisaient plaisir à voir.
C’est alors que des bruits de pas se firent entendre, quelqu’un approchait, et une voix que j'aurai reconnue entre mille autres s’éleva :
- Phénicia, que se passe-t-il, on m’a dit que……………Alcor !
Actarus apparut alors à son tour à l’écran. Il était à couper le souffle. Oh ! Il était si beau ! Vêtu d’une tunique bleue turquoise, qui drapait ses épaules, et il portait un pantalon d’une teinte plus claire, un peu comme un sarong. Ses yeux étaient agrandis par la surprise, et une grande joie se fit jour dans son regard quand il nous découvrit tous. Il ouvrit les bras, comme s’il voulait nous étreindre tous.
- Mon fils ! dit le professeur ému
- Père ! Enfin ! Nous pouvons établir le contact !
Je n’arrêtai pas de l’observer, son regard était empli de joie, il regardait son père avec tendresse, et puis, ses yeux firent le tour du salon. Je n’avais qu’une hâte, c’est qu’il me voie, je voulais lire dans ses
yeux si je lui inspirais toujours les mêmes sentiments qu’il m’avait confiés avant son départ.
- Rigel, Mizar, Alcor…….Où est…. Fit-il, l’œil circulaire.
Je ne m’étais pas rendue compte que je m’étais écartée du champ de vision de l’appareil. Je fis quelques pas en avant, et c’est alors que je croisai son regard. Oh son regard, tout le bleu du ciel ne pourrait égaler l’azur tendre de ses prunelles qui s’accrochèrent sur ma personne. Une bouffée de bonheur m’envahit. Il m’avait cherchée des yeux, et quand il m’avait trouvée, son regard avait été une explosion d’étincelles. Oh ! Oui ! Actarus, c’est moi, devant toi ! Oh ! Mon bien aimé.
- Vénusia……. Dit-il dans un souffle, les yeux vrillés sur les miens
- Actarus, oh ! Je suis si heureuse de te voir ! Comment vas-tu ?
- Je vais bien, même si le travail ici me prend beaucoup d’énergie. Et toi Vénusia ?
- Nous n’avons pas été très productifs depuis votre départ, je l’avoue. Le temps est passé si lentement. Mais l’essentiel est là : nous sommes enfin en communication.
Il me regardait avec insistance, et je compris qu’il détaillait ma robe. Nous eûmes un regard complice et je hochai la tête.
Oui, c’était bien la robe que je portais lors de notre dernière promenade dans le val, avant ton départJe sus à cet instant précis, je le lisais dans ses yeux, je le sentais en mon cœur que nos souvenirs nous ramenaient à ce moment unique et merveilleux que nous avions partagé dans le val d’Oïta. Il me semblait que la terre entière s’arrêtait de tourner pendant un laps de temps infime.
J’entendis un raclement de gorge près de moi, c’était mon père qui s’approchait ainsi que le professeur Procyon, nous étions tous réunis autour de l’écran à présent que nous fixions. De part et d’autre, nous pouvions ressentir toute la tendresse qui nous unissait. Nous nous étions placés pratiquement en demi cercle, de façon à ce que tous puissent voir Actarus et Phénicia.
- Actarus ! Phénicia ! Vous nous manqueztant ! murmura Mizar les yeux embués de larmes
- Comme tu as grandi ! remarqua Actarus
- C’est moi qui panse tes cheveux maintenant Actarus. Fit mon petit frère,
- J’espère que tu t’en occupes bien !
- Bien sûr Actarus ! Même ton cheval s’est pris d’affection pour moi.
Le professeur Procyon et Alcor prirent ensuite plus longuement la parole pour parler avec Actarus de certains détails concernant le contact entre les deux planètes. Je ne les entendais plus, j’étais perdue dans mes pensées, et dans ma contemplation.
Actarus et Phénicia étaient différents, si magnifiques dans leurs atours royaux. Ils paraissaient presque irréels, comme s’ils sortaient d’un autre monde. C’était si flagrant à présent.
Actarus, prince d’une autre planète, ces mots résonnaient dans ma tête. Effectivement, tel que je
le découvrais à l’écran, il paraissait réellement dans toute la splendeur que son titre royal imposait. Physiquement, il dégageait une énergie et un charisme tels, que l’une de mes premières pensées fut :
Que peut-il bien me trouver, moi qui suis une si quelconque terrienne.J’étais émue, et je ne savais que faire, ni que dire. Je me sentais complètement à côté de la plaque, familièrement parlant. Même Phénicia suivait avec attention la discussion que menait Actarus avec Alcor et le professeur.
- Vénusia ! Viens donc te joindre à nous. M’intima Actarus.
Je lui souris avec reconnaissance, il ne m’oubliait pas. Quoique fussent les sentiments et les peurs qui m'assaillaient, son regard serait toujours le plus fort dans ma vie, car ses yeux ne pouvaient plus cacher ses sentiments pour moi. J’entrai alors moi aussi dans l’élaboration des projets qu’ils mettaient en place.
Cependant, je ne pus m’empêcher de jeter un regard circulaire sur nous mêmes. Une grande famille unie, voilà ce que nous étions, rassemblés autour de cette merveille de la technologie qui nous permettait d’être ensemble, malgré tout ce qui nous séparait. Je figeai tout dans la mémoire de mon cœur : notre salon rose et or, les rires de Phénicia devant l’admiration difficilement contenue qui se lisait dans les yeux d’Alcor, le sourire et le regard ému du professeur Procyon, les applaudissements de joie de mon frère, les yeux humides de mon père. Et surtout, surtout, les yeux d’Actarus qui me cherchaient. Il me disait tant de choses dans son regard. C’était le plus merveilleux cadeau qu’on
pouvait me faire.