Avant toute chose, il faut remercier AB Productions pour avoir sorti un coffret contenant les sept films "Mazinger". Sortir un produit comme celui-ci (comme l'a d'ailleurs fait BlackBox en sortant un coffret consacré à l'œuvre de Gô Nagaï mais disposant uniquement d'une VOSTFR) n'avait rien d'évident.
En effet, qui dit "robot géant" pense forcément "Goldorak" et chaque série est ou sera inévitablement comparée à celle qui est considérée en France comme LA référence. On se rappellera de l’accueil plus que tiède reçu par Mazinger Z lors de sa brève diffusion sur M6 en 1988.
Ce coffret présente un intérêt certain puisqu’il permet de faire connaissance de façon plus précise avec les autres robots issus de l’imagination fertile de Gô Nagaï (et de ses collaborateurs). Il s’adresse aussi bien aux néophytes qui n’en ont jamais entendu parler ou qui ne les connaissent que de nom ou de vue qu’aux puristes qui connaissaient l’œuvre du Maître sur le bout des doigts. Mais répond-t-il aux attentes de ces deux publics ? Oui et Non.
Oui car il est enfin possible de visionner ces épisodes / court-métrages avec une qualité d’image et de son tout à fait satisfaisantes : on est ici bien loin des versions visibles sur certains sites de partage de vidéos en ligne et aux sous-titrages plus ou moins approximatifs. Non car la Version Française (V.F.), choix qui s’impose pour ceux et celles qui ne connaissent pas cet univers, n’est pas exempte de tout reproche, ne serait-ce que par le nom des personnages ou les commandes / attaques / manœuvres des différents méchas. Mais nous y reviendrons plus loin.
L'intégrale du coffret (source : cinemapassion.com)Le visuel du coffret "Mazinger" sorti au Japon en 2012 Le packaging est très semblable, pour ne pas dire identique aux coffrets "Goldorak" précédemment édités par AB. Il est à la fois très sobre et très soigné. Y sont représentés, par ordre chronologique, les trois robots de la trilogie Mazinger : Mazinger Z, Great Mazinger et Goldorak. Le revers, illustré par les deux générations de Getter Robo (Getter Robo et Getter Robo G) nous met directement dans l’ambiance en résumant ce qui nous attend tout en nous indiquant les titres des sept films.
- Mazinger Z contre la tribu des démons
- Mazinger Z contre le Général Dark
- Great Mazinger et Getter Robot contre le monstre sidéral
- Great Mazinger et Getter Robot G – Le sacrifice ultime
- La guerre des soucoupes volantes
- Goldorak contre Great Mazinger
- Goldorak, Getter Robot G, Great Mazinger contre le Dragonosaure
Le digipack contenu dans le coffret comprend deux DVD illustrés par un Mazinger sur fond noir : Great sur le premier et Z sur le second. L’inverse aurait été plus logique dans la mesure où Z est présent sur l’écran de sélection du DVD1 et Great sur celui du DVD2.
Pour mémoire, Mazinger Z a été créé en 1972 et Great Mazinger en 1974.
Les DVD sont fixés sur un support plastique transparent laissant apparaître deux superbes illustrations également visibles sur l’écran permettant de choisir la version du ou des films à visionner. Le design s’inspire très clairement des DVD japonais ainsi que du manga Dynamic Heroes.
LES MENUS L'écran d'accueil des deux DVD : difficile de faire plus simple. L'écran de sélection des épisodes. Chaque film est représenté par une vignette avec son nom. Notez le Mazinger présent en bas à droite. L'écran permettant de choisir la version du film à visionner. On y retrouve les illustrations présentes sur le digipack. Pour chaque DVD (avec en fond sonore la chanson "Ore wa Great Mazinger", générique d'ouverture de cette dernière série), le menu d'accueil est très simple : on y retrouve l’illustration du coffret ainsi que trois types de sélection :
Lecture : pour visionner l’ensemble des films présents sur le DVD.
Choix du film. Chaque film est illustré par une vignette.
Choix de la version : version française ou version originale sous-titrée français.
Cela reste à vérifier, mais je n'ai pas été en mesure de passer d’une version à l’autre en cours de visionnage. Les possesseurs du coffret pourront confirmer ou infirmer cette dernière information.
LES FILMSCi-après le résumé des sept films tels qu'ils apparaissent sur le digipack. Nous comptons poster dès que possible une chronique détaillée pour chacun d'entre eux :
MAZINGER Z CONTRE LA TRIBU DES DEMONS Le Dr. Inferno et ses mécamonstres s’allient à la tribu des démons, menées par le général Zagan. Pour les vaincre, Alcor et Devilman devront mettre leur rivalité de côté et unir leurs forces.
MAZINGER Z CONTRE LE GENERAL DARK Le Général Dark convoque sept divisions armées pour détruire toutes les plus grandes villes du monde. Lorsqu’ils s’en prennent à Tokyo, Mazinger Z intervient. Hélas, ils attaque aussi l’institut de recherches, et Mirak est blessé. Après avoir donné de son sang pour le sauver, Alcor doit retourner au combat. Il est mis en difficulté, mais Great Mazinger vient à sa rescousse.
GREAT MAZINGER ET GETTER ROBOT CONTRE LE MONSTRE SIDERAL Suite à l’apparition d’un OVNI, le professeur Alcyone envoie l’équipe Getter intercepter ce dernier. De son côté, Great Mazinger tente de neutraliser Gilgilgan, un monstre sidéral se nourrissant de métal. Parviendront-ils à sauver la Terre ?
GREAT MAZINGER ET GETTER ROBOT G - LE SACRIFICE ULTIME Les pilotes de la Getter Team prennent en chasse un vaisseau extra-terrestre qui a attaqué le centre de recherches du professeur Alcyone. Mais lorsque le combat tourne en leur défaveur, ils sont contraints de s’enfuir et perdent tragiquement l’un de leurs membres. Avec Getter Robot hors d’usage, le sort de l’Humanité repose entièrement sur les épaules de Great Mazinger, équipé d’une nouvelle arme, l’ultraréacteur.
LA GUERRE DES SOUCOUPES VOLANTES Actarus a dû quitter sa planète pour venir se réfugier sur Terre, où il vit paisiblement. Mais ses ennemis Telonna et Hydargos retrouvent sa trace et le somment de lui rendre l’arme surpuissante avec laquelle il s’était enfui : Gattaiger.
GOLDORAK CONTRE GREAT MAZINGER Pour enfin venir à bout de Goldorak, le commandant Barendros des forces de Véga mène une offensive contre la Terre. Après avoir capturé Alcor, il découvre l’existence de deux autres robots et décide de s’emparer de Great Mazinger pour vaincre Actarus.
GOLDORAK, GETTER ROBOT G ET GREAT MAZINGER CONTRE LE DRAGONOSAURE Lors d’une mission en mer, le professeur Alcyone tombe nez à nez avec un dragonosaure, un gigantesque monstre aquatique qui semble invincible. Pour une chance d’en venir à bout, il semble inévitable de former une unité de robots d’élite, constituée de Goldorak, Getter Robot G et Great Mazinger.
VERSION ORIGINALE SOUS-TITREE CONTRE VERSION FRANCAISE : UN AVANTAGE DECISIF ?Comme nous l'avons évoqué plus haut, la présence d'une Version Française (V.F.) constitue un argument majeur pour découvrir ces sept films narrant les aventures de Mazinger Z, Great Mazinger, Goldorak et les deux Getter Robo. Mais ce qui semble, au départ, être une force, se transforme vite en faiblesse au fil des visionnages.
Si on peut saluer l'initiative d'AB de confier au Studio Belleville le soin d'adapter l'intégralité des films, ce choix, logique en matière de cohérence puisqu'on retrouvera toujours les mêmes comédiens au niveau du doublage, risque de dérouter ceux et celles qui ont déjà visionné les films Goldorak contre Great Mazinger et L’attaque du Dragosaure, ces derniers ayant fait l’objet d’une diffusion télévisée en 1998-1999 dans l'émission "Génération Albator" et d’une sortie en vidéo l’année suivante chez Dynamic Visions (la VHS est devenue d'ailleurs assez difficile à trouver). Cette version française, réalisée par le studio Chinkel (et très réussie au demeurant) nous avait permis de retrouver, pour notre plus grand plaisir, Daniel Gall dans le rôle d’Actarus et Jane Val dans celui de Vénusia.
Nous avons donc ici affaire à un nouveau doublage qui, s’il fonctionne relativement bien sur le premier film, se révèle vite désagréable sur le second qui met en scène les personnages tirés des séries Great Mazinger et Getter Robo. En effet, les personnages qui avaient conservé leurs noms originaux se retrouvent avec un nouveau nom qui ne leur sied pas forcément.
Ainsi, Tetsuya, pilote du Great Mazinger, est désormais baptisé "Antarès", un choix assez maladroit quand on sait qu’il existe un personnage portant le même nom dans la V.F. de Goldorak. Les autres personnages sont logés à la même enseigne non seulement sur ce film, mais également sur les cinq autres qui eux, n’ont jamais été doublés :
Parmi tous les personnages, seul Boss a gardé son nom initial, chose étrange dans la mesure où il est baptisé "Bélier" (ses comparses s'appelant "Cocker" et "Setter") dans la Version Française de Goldorak, celle-ci donnant également son nom à sa machine : "Béliorak".
Il est à noter que le nom de chaque pilote commence par un "A". Pour quelle raison ? Est-ce dû au fait que les deux personnages principaux de Goldorak partagent également cette caractéristique ? La question est posée.
Le problème se pose également pour les méchas dont l’armement et les commandes utilisées pour les manœuvres particulières ont également été renommés pour un résultat qui oscille entre le « bien », le « pas mal » et le « franchement mauvais ». Les deux tableaux ci-après recensent les équipements et/ou armements pour Mazinger Z et Great Mazinger dans le deuxième film, "Mazinger Z contre le Général Dark".
Il est logique de (re)partir d'une feuille blanche pour Mazinger Z puisque celui-ci n'apparait dans aucun des films déjà doublés, contrairement à Great Mazinger (qui fait ici sa première apparition d'un point de vue chronologique). Si le fait de voir Alcor utiliser avec son robot des attaques "familières" (car déjà entendues ailleurs) n'a rien de choquant, il en est tout autrement concernant Tetsuya et sa machine pour ceux qui ont vu les deux films précédents. Les commandes et armes sont au mieux incompréhensibles et au pire complètement idiotes. Pourquoi renommer l'Atomic Punch en astro-vortex (quel rapport entre les deux ?) ou le Boomerang géant en cyclo-boomerang ? Et que dire de l'arme emblématique de Great désormais appelée Fulguro-doigt ?
Il est clair que la nouvelle adaptation utilise une technique ayant déjà fait ses preuves sur la Version Française de Goldorak en utilisant des termes en rapport avec l'espace (planètes, constellations, étoiles) ou en s'inspirant d'éléments déjà existants. Le problème, c'est que cela tombe "à plat". Peut-on (réellement) évoquer le Fulguro-doigt en gardant son sérieux ? Il est permis d'en douter.
Dans le même film, les scientifiques portent le nom d'étoiles ou de constellations : Yumi devient donc "Sirius", Kenzo Kabuto devient "Orion", et Juzô Kabuto "Norma". Contrairement à la Version Originale, aucun indice ne laisse supposer de lien entre Alcor et les deux derniers cités qui sont pourtant respectivement son père et son grand-père (et accessoirement les concepteurs de Great Mazinger et Mazinger Z).
De ce point de vue, la Version Originale se montre infiniment supérieure à la Version Française.
POUR FINIR (ENFIN PRESQUE ...)Ne boudons pas notre plaisir. Après les sorties successives des coffrets, puis de l'Intégrale de la série Goldorak en DVD et maintenant en Blu-Ray (le premier coffret, comportant 27 épisodes, est déjà sorti et le deuxième ne devrait plus tarder), la sortie d'un coffret comme celui-ci est un petit évènement et il serait vraiment dommage de s'en priver !