L'un de mes épisodes préférés lui aussi. Ici ce que Francorak a publié ce jour pour les 43 ans de l'épisode au Japon :
JOYEUX ANNIVERSAIRE A L'EPISODE 34 (43 ans) : 狼の涙は流れ星 / Ookami no namida wa nagareboshi / Des larmes du loup naquit une étoile filante / VF : Le mercenaire de l'oppression.
Un autre épisode signé UEHARA Shôzô au scénario (ses précédents étaient #26-27, avant les prochains que seront #52-53 et d'autres. D'une façon générale UEHARA et MAJIMA sont aux scénarios ce que ARAKI et HIMENO sont aux dessins et à l'animation). UEHARA est aussi le scénariste de Uchû enban daisensô. Et il ne fait pas dans la "légèreté" mais dans le "tragique"...
>> L'opposant du jour est コマンダーガウス/ 星 狼之介 = Commandeur Gauss / Hoshi Ookaminosuke (Loup Stellaire). Il est l'orgueilleux prince (王子= ôji) de la planète Urus (ou Urs, ウルス). Véga lui a promis - comme il avait promis à Mineo/Eurydie dans #9 la sécurité de sa planète - l'indépendance de Urus, elle aussi préalablement anéantie par les forces armées véghiennes, ici lors d'une nuit de Pleine Lune (満月の夜 / Mangetsu no yoru).
Il n'hésite pas à rabaisser Gandal et Zuril en les mettant devant la pesanteur dommageable des formalités militaires. La réaction immédiate de Gandal, outré des "manières de sauvage" de Gauss, lui fera très bêtement perdre un monstronef (alors que Skull Moon n'en a pas de trop...).
La particularité du personnage est sa férocité, décuplée par la Pleine Lune, comme tout bon loup garou. Néanmoins, la Pleine Lune représente pour Gauss l'occasion, symbolique, de la revanche, oubliant soudain son dégoût des "formalités"...
Au final, alors qu'il domine largement Grendizer et son pilote, Gauss fait, lui aussi après un flash-back "de mémoire" relatif à sa planète natale, un choix, conscient ou non, de finir sa vie sur Terre, dans une prairie fleurie quasi-familière, libéré de l'emprise de Véga et "bien entouré" comme il le sait, puisque Daisuke et Hikaru avaient pris soin de lui peu avant.
L'allégorie de l'étoile filante utilisée ici l'a déjà été dans #12 (de UEHARA aussi) à travers le conte chrétien d'Andersen dans lequel il est dit qu'une étoile filante est une âme qui monte au ciel.
>> L'arrivée de Gauss au Ranch, sous son aspect humain, est occidentalisée (jusque dans la musique), par le biais d'un clin d’œil au Western spaghetti, à la grande joie de Danbei/Rigel (cf publications sur Grendizer & l'Occident et livre "Goldorak, l'aventure continue" de 2018). Elle est aussi occidentalisée par la métaphore du Loup garou (lycanthrope) de la mythologie européenne et souvent traité dans la fiction.
>> La confrontation Duke Fried / Gauss (2 princes à l'histoire quasi-identique) est ici particulière et, une fois ramenée aux machines, rappelle assez bien, sous une autre forme, celle de Duke vs Haruk (#29). Mais ici, Gauss aime les fleurs en lieu et place des colombes et son agonie, au terme d'un mythique "lancer de couteau extraterrestre", est plus impressionnante que l'explosion qui a mis fin à la vie d'Haruk. Voir légendes des images pour les précisions.
>> Hikaru / Vénusia : elle vit là une nouvelle étape de maturation puisqu'elle en vient à s'exposer corps et âme face au danger, pour protéger Daisuke. L'avoir déjà fait d'une manière tout aussi osée mais moins offensive dans #27 lui donne probablement une part d'assurance et son amour plus clair pour son ami, aussi. Gauss s'en trouve amusé, d'une part parce qu'il devine qu'il peut l'exploiter (ce qu'il fera en se servant d'elle comme appât), d'autre part parce qu'il préfère la nuit de Pleine Lune à venir pour exterminer Duke. Hikaru prend la place qui lui est laissée et elle le clame à sa façon; pour un peu on entendrait la Louve qui sommeille en elle s'éveiller et hurler son amour pour Daisuke autant que pour sa planète, afin d'impressionner le Loup auquel elle barre la route.
Cet épisode contient plusieurs échos à #23 (de Uehara aussi) et une nouvelle démonstration de ce qu'on a pu voir avant sous d'autres formes et que l'on verra encore (cf légendes des images). En cadeau, à nouveau, 2 très belles reconstitutions de travelling vertical signées Gilles Broche, que nous remercions; elles viennent sublimer davantage un épisode qui fait certainement partie des meilleurs.
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Ici le full travelling vertical de fin, reconstitué par Gilles Broche pour le plaisir de tous :